À la tête de son agence basée à Limas / Villefranche sur Saône depuis 2008, Jean-Luc Frenoy a su diversifier son activité, travaillant aussi bien pour des particuliers que pour des entreprises et des Maîtrises d’ouvrage publiques.
C’est à lui que nous devons la rénovation réussie de notre site de Limas, un projet qui allie modernité et respect de l’existant. Dans cet entretien, il nous fait part de son approche, de ses choix architecturaux et des défis relevés pour mener à bien cette transformation.
- Pouvez-vous nous parler de votre rôle dans la rénovation du CFA du Beaujolais ?
Nous sommes architecte, Maitre d’œuvre, et notre rôle est de traduire en volume le programme et les besoins de nos clients Maitre d’ouvrage. Par la suite nous agissons en chef d’orchestre et traducteurs de ces envies auprès d’un autre monde, celui des entreprises.
Tout cela passe par beaucoup d’écoute.
- Quelles ont été vos principales sources d’inspiration pour ce projet ?
L’ancien ARFA , en plein milieu du campus du Beaujolais, bas et gaspilleur d’espace, n’avait plus lieu d’être, obsolète à vos nouveaux usages.
L’idée principale, dans l’air du temps, a été de condenser, resserrer, concentrer et d’offrir plus d’espaces pour les nouveaux usages pédagogiques.
- Quels défis avez-vous rencontrés lors de la rénovation ?
Je dirais plutôt « recomposition » ou « restructuration ».
Les défis sont toujours les mêmes avec l’équipe de direction dont nous sommes des partenaires depuis 2016 ; nous partageons une confiance réciproque, essentielle pour bien construire, et un souci d’économie de temps, moyens et de matériaux ; l’épure, au bénéfice de la concentration.
Je dirais, comme d’habitude, le délai extrêmement raccourci comme challenge de base ! moins de 10 mois pour un bâtiment d’une telle taille…c’est digne du livre des records…
Et ici le maintien des élèves et de l’activité sur place, en toute sécurité, pendant le chantier.
- Quels sont les éléments clés de la rénovation dont vous êtes le plus fier ?
Nous sommes intervenus a plusieurs reprises sur le campus, dont les deux bâtiments en béton business school et CCI, très structurants pour marquer l’entrée de ville sur le rond point.
Ici, je pense que dans quelques temps on ne pourra pas dater l’année de construction du CFAB, qui donnera l’impression d’avoir toujours été là, voire on se demandera « comment c’était avant ». ce sera pour nous la fierté du devoir accompli !
- Comment les nouveaux espaces ont-ils été pensés pour améliorer l’expérience des apprentis ?
Nous avons la volonté constante de fournir un écrin pour que les scolaires utilisateurs se sentent considérés « comme des grands », respectés, adultes responsables. L’architecture doit aussi servir à cela ; après quelques temps d’utilisation, c’est à eux qu’il faudra poser la question !
- En quoi le nouveau design du bâtiment reflète-t-il l’identité du CFA du Beaujolais ?
L’apprentissage est LA voie royale de formation d’aujourd’hui ; très en vogue, elle a démontré sa pertinence comme vecteur d’insertion dans le monde du travail.
Cette construction, qui ne rougirait pas d’être le siège social d’un belle entreprise, participe à cet état d’esprit de professionnalisation que la direction a instauré depuis quelques années ; un vent nouveau.
- Quels retours avez-vous eu de la part des premiers utilisateurs du bâtiment rénové ?
Il est trop tôt pour avoir le retour des apprentis, à peine rentrés.
Le retour des utilisateurs, notamment des administratifs, est très positif, notamment sur son aspect et sa différence avec les autres bâtiments que nous avons eu la chance de construire au Campus.
Pour nous qui souhaitions réaliser un bâtiment discret et « silencieux » comme on le dit en musique, finalement cela confirme qu’il faut souvent simplifier, épurer, et insérer sans gesticulation !
- Quels sont, selon vous, les aspects les plus innovants de cette rénovation ?
Comme le M. Jourdain de Molière faisait de la prose sans le savoir, nous aimons l’innovation qui ne se voit pas !
Ce bâtiment, bien que classique d’aspect et en maçonnerie traditionnelle mais bas carbone, fortement isolé, et atteindra plus que les cibles règlementaires en visant par exemple -30% des consommations usuelles d’une construction équivalente ; ceci notamment grâce à l’utilisation de pompes à chaleur performantes et à une centrale photovoltaique 100KWc en autoconsommation, toutes choses invisibles, installées sur le toit
Notre Mantra : « Le meilleur moyen de ne pas dépenser d’énergie est de ne pas la consommer ! »
- Un dernier mot pour les futurs apprentis qui découvriront ce nouveau bâtiment ?
Les dés sont jetés, nous avons fait de notre mieux pour imaginer votre espace de vie ; à vous de jouer !
